J'ai l'occasion de parler d'une histoire d'argent puisque j'ai récemment lu et déchiffré (les notaires du début du 20ème siècle écrivent presque aussi mal que les notaires du XVIIIème !!) l'inventaire après décès de Mme Laroche du 22 Janvier 1926, par Maître Maciet notaire à Paris.
Comme je vous l'ai raconté dans mon article précédent, après le décès de son épouse Alphonse Laroche organise un Conseil de Famille puis décide de vendre son commerce.
Auparavant Alphonse Laroche avait géré un hôtel dans le quartier des Halles , puis une grande brasserie "le bar de l'étoile" Avenue de la Grande Armée, une autre brasserie "Au Rendez-vous du Tramway" Place du Delta et enfin le Café "Les Oiseaux" Place d'Anvers.
Inauguration de la basserie "au rendez-vous du tramway"
Le commerce se situe 12 Place d'Anvers Paris 9ème associé à un appartement au 1er étage de l'immeuble 21 Bd Rochechouart.
Le notaire assisté d'un commissaire priseur débutent l'inventaire de l'appartement de trois chambres et d'une cuisine. Le mobilier en bois d'acajou se compose d'un buffet, table, guéridon , armoires, et cartonnier. Deux lits dont en fer et un autre en bois avec une armoire à glace. Les meubles de cuisine sont en bois blanc. Puis vient le tour de la garde robe de Monsieur et de Madame et enfin les bijoux qui se composent que d'une montre d'Alphonse et de l'alliance de Marcelline.
Le tout est estimé a 1945 Frs.
Pour l'inventaire de la brasserie, le notaire s'adjoint de deux experts : Jean Pierre Larochette, négociant en vins et Emile Petit, distillateur.
"Le commissaire priseur sur l'avis des experts approuvés à l'expertise et à l'estimation dudit fond de commerce, ainsi qu'il suit".
Matériel
Dans le bar : Grand comptoir circulaire acajou, étain et marbre. Deux tablettes, armoire, étagères, appareils à café percolateur et bouilleur. Portes, cloisons, mobilier, plafonniers, installations électriques. Cinq chaises en bois recourbé, tablettes en chêne.
Terrasse :
vingt guéridons fonte et cuivre, quarante huit chaises en rotin, huit banquettes.
Salle du fond :
Huit grandes tables de chêne et banquettes de molesquine, quinze chaises de chêne et pieds en fonte. Radiateur à gaz. Plafonniers et glace de vêtements.
Trois Jeux de dames, trois jeux de paquet.
Lot de verres, tasses et coupes de porcelaine. Un lot de verrerie, cafetière, petites cuillères.
Le tout estimé à 4885 Frs.
Marchandises.
Trois litres d'eau de vie, Deux bouteilles de fine Champagne, trois litres de marc, trois litres d'eau de vie de cidre à 25°, deux litres de marc de Bourgogne de 50°, quatre litres de rhum à 25°, deux litres de rhum à 54°, un litre de kirsch à 25°, trois litres de Pernod, deux litres Amourette, trois litres de Byrrh, trois litres de Dubonnet, deux litres de Raphaël, deux litres de Mère Picon, deux litres de Claquemire, deux litres de Suze, deux litres d'arquebuse, cinq litres de Xérès, cinq litres de Madère, deux litres de Malaga, cinq porto maison, un litre de quetsche, un litre de mirabelle.
Trois litres d'anis, deux litres de menthe, deux litres de curaçao, un litre de punch, un litre de grog, deux litres de Turin, un litre Export, trois litres de citron, deux litres de grenadine. Un bocal de cerises.
Cent dix verres vides.
Le tout estimé à 1974,40 Frs.
Monsieur Laroche fait observer qu'en raison de la nature du fond de commerce qu'il dirigeait avec son épouse et des dettes et charges de la communauté, de prévoir le plus rapidement possible la vente de ce commerce.
L'Ordonnance du Tribunal civil de première instance de la Seine, autorise la vente du commerce pour la somme de 120.000 Francs pour le fond de commerce, c'est à dire ; la clientèle, l'achalandage et le droit au bail et à la gestion provisoire jusqu'à la vente.
Le document notarial est complété par l'analyse des papiers :
le livret de famille, le testament de Mme Laroche.
Alphonse Laroche déclare sur les apports communs :
Au jour du mariage, il ne possédait aucun immeuble ou biens immobiliers.
Durant le mariage, il n'a recueilli aucun legs ni bénéficié d'aucun don.
Au cours du mariage il n'a acquit aucun immeuble ou droit immobilier.
(Il semblerait qu'à ce sujet, il y ait "oubli ou omission" de la part de Alphonse Laroche, cela fera l'objet du prochain article ).
Le document se poursuit avec l'acte de vente du 22 Mai 1920 à Paris de Mr Allaert-lechat et Mme Louise Muller son épouse à Mr Alphonse Laroche un fond de commerce de bar liquoriste implanté 21 Bd Rochechouart.
Cette vente a été faite moyennant un prix principal de 90.000 Frs. Les marchandises et mobilier ont été réglés sous forme de billets à ordre à encaisser à aux dates prévues entre le vendeur et l'acquéreur.
Cinquième pièce .
Il s'agit du contrat d'assurance souscrit auprès de la Sté Le Phénix pour garantir le mobilier pour une valeur de 20.000 Frs pour l'argenterie et les bijoux. (voilà les bijoux !!)
Sixième pièce : le notaire indique le montant des charges en cours : taxes municipales, patente, impôts, loyer pour la somme de 8413 Frs.
Déclarations Générales :
Actifs : 127.359 Frs
Passif : aucune somme indiquée .
Passif de la Communauté : frais de soins et frais funéraires de Mme Laroche : 29.000Frs.
Clôture : "Ce fait ne trouvant plus rien à dire, comprendre ni déclarer au présent inventaire demeuré clos et arrêté."
Le 11 Mai 1928.
A suivre ...
sources : wikipédia, documents personnels.
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