lundi, janvier 23

Journée Mondiale de l'Ecriture Manuscrite

C'est aujourd'hui le 23 Janvier,  la  Journée Mondiale de l'Ecriture Manuscrite :


Voici ma modeste  participation grâce à Sophie Boudarel @la gazette des ancêtres et à ma lecture des actes d'un village nommé Saint Goin situé dans une vallée des Pyrénées Atlantiques.(217 habitants en 2016)



Variations sur la lettre R du mot Registre écrit par le Jurat Royal au 18ème siècle.








La Ruche de Monsieur Ballentine , Maire du village vers 1800.




















samedi, janvier 21

LES GANTIERS DE SAINT JUNIEN

Saga commerciale de 1850 à 1914.



A partir de 1860 et durant près d'un siècle des dizaines de gantiers originaires de Saint Junien sont partis fonder des magasins de ganterie dans les grandes villes de France.
Leurs liens sont restés très forts avec la cité natale qui est devenue le coeur d'un solide réseau commercial renforcé par de multiples alliances familiales.
Cette émigration professionnelle, peu connue a largement participé à la prospérité de la ganterie limousine entre 1850 et 1914.

Partir... quitter le ferme, le village, la petite ville, une maison, plusieurs années ou pour la vie ...
Tenter sa chance à la ville, a grande ville, à Paris même. 
C'est le destin de millions de Français au XIXème siècle. Des paysans, bien sur, mais pas seulement; car l'exode rural chasse en nombre, artisans et commerçants des campagnes.

L'aventure des maçons du Limousin, constructeurs du Paris Haussmannien est emblématique des déplacements de population à cette période.

Mais notre région a connu d'autres formes d'émigration et celle des gantiers de Saint Junien, en particulier, mérite d'être étudiée tant elle présente des traits originaux.
Elle ne relève en effet, ni de l'exode rural car les gantiers sont des ouvriers urbains, ni d'une émigration de la misère, car ils partent plus par ambition que par désespoir.

C'est en fait une grande aventure commerciale qui s'appuie sur la maîtrise d'un savoir faire complexe, un métier rare.
En quelques décennies, ils fondent des dizaines de magasins ateliers de ganterie dans la plupart des grandes villes de France. Leur nombre, l'espace national de leur implantation, la durée aussi de cette émigration - plus d'un siècles - témoignent de l'ampleur du phénomène.
Et pourtant même à Saint Junien, la mémoire en est quasiment perdue !

Au milieu du siècle, le gantier Jean Baptiste RIGAUD transmet sa fabrique à ses trois fils : Junien, Armand et Ronce, associès sous la raison sociale RIGAUD FRERES. C'est d'eux que va venir le renouveau de la ganterie Saint Juniaude.
L'initiateur de tous ces changements est RONCE , jeune homme instruit et ardent qui apporte des idées nouvelles pour la fabrication des peaux, des gants et surtout la commercialisation.
En 1847, il fonde un premier magasin à Bayonne, ville de commerce où Saint Junien s'approvisionne en peaux d'agneaux du Sud Ouest.
Moins de deux ans plus tard, il confie la direction à son frère cadet LEON, pour ouvrir un second magasin dans la Capitale. C'est un autre frère AMEDEE qui laisse l'affaire en 1852 afin de renouveler l'opération à Lille, 12 rue Neuve  à deux pas de la Grand Place.
Un an plus tard, RONCE est à Marseille où il installe son quatrième magasin de ganterie Cours Belzince où il contracte le choléra et décèdera en Août 1854 à Grenoble à l'âge de 36ans.
Deux autres magasins seront fondés par la famille Rigaux à Amiens et Toulouse.






La réussite de la Maison RIGAUD ne manque pas de susciter chez les autres gantiers le désir d'adopter la même stratégie .
Plusieurs fabricants fondent à leur tour des magasins. En 1862, le Conseil Municipal évoque " le grand nombre de maisons, succursales des fabriques de gants établies dans les principales villes de France".
Le gantier FRANCIS FERRAND est propriétaire en 1865 d'un magasin à Bordeaux, à Toulouse et à Luchon.

Les magasins sont tenus par la famille : frère, beau-frère, soeurs comme MARIE GIRARDIN à Boulogne sur Mer, ELSA BEAUMALIN et MARIE FREMONT à Toulouse, MARGUERITE DESHOURTEAUX à Brest. Ces "demoiselles  de magasin " sont originaires de Saint Junien  et connaissent parfaitement la ganterie pour l'avoir pratiquée comme ouvrières.

Après 1870, la fondation de magasins d'intensifie.
JEAN VINCENT FERRAND à 34ans part avec femme et enfants pour Reims.
en 1872 LAURENT LEVEQUE s'installe à Dijon, VICTORIEN RAPY à Troyes, JACQUES LOUIS RIVET à Montpellier, JEAN LEONARD DEBLANCHARD à Marseille, EUGENE RIGAUD à Toulon et EUGENE ANDERODAS à Besançon.
Quant à PIERRE TEILIET ouvrier chez la maison FERRAND  à Toulouse, ouvre son propre commerce dans la même rue !

Le magasin est lui même un atelier de fabrication ; le gantier coupe les gants à la demande et une ouvrière, le plus souvant son épouse , fait la couture et les finitions.
La plupart des enseignes portent elles les mentions  : "fabrique de gants" et "gants sur mesure".
Parfois, la table du gantier est installée  en vitrine et les passants peuvent assister à son travail.


          Article du Journal de Roubaix en 1910





LEONARD VILLECHAISE ouvre trois magasins à Clermont Ferrand entre 1880 et 1900




Chaque magasin constitue une cellule familiale et professionnelle. Celui qui fonde ou reprend un commerce part avec son épouse qui va participer à la fabrication et à la vente.
D'ailleurs le mariage est souvent un préalable à l'émigration.
Si le commerce prend de l'envergure, les ouvriers ou ouvrières sont recrutés à Saint Junien.




     Recensement de 1878  à Bordeaux rue Ste Catherine - Famille PERRIN gantier


En un demi siècle, l'émigration des gantiers est devenue un phénomène majeur pour la petite ville Limousine.
Le réseau commercial s'est constitué au gré des initiatives individuelles et familiales sans stratégie collective. 
Pour leurs achats de gants et de peaux, gantiers émigrés restent fidèles aux fabriques et mégisseries de leur cité d'origine, ce qui génère un intense courant d'affaires.
l'hebdomadaire "L'Abeille de Saint Junien" publie régulièrement des propositions de vente de ganterie dans diverses grandes villes, ainsi que les petites annonces d'offres d'emplois





C'est la réussite économique qui explique aussi la concentration des magasins entre quelques familles. La plupart des gantiers émigrés ont en effet connu la prospérité et leurs affaires ont traversées les années, les transmissions familiales et des ventes.
Des établissements sont devenus de véritables institutions, comme les maisons VILLECHAISE à Clermont Ferrand (1880-1927) LEVEQUE à Dijon (1872-1936) BERNARD à Montpellier (1887-1931) ou REIX à Roubaix (1893-1970).
Au Havre et à Orléans des descendants des gantiers BISSENIER et FOUSSIER tiennent encore commerce en 2015 !!.

L'attachement à Saint Junien restent très fort comme indique l'enseigne "au gant de Saint Junien" portée par plusieurs magasins.

Après une belle réussite commerciale, les gantiers reviennent finir leur vie à Saint Junien où ils ont achetés une concession au cimetière.

L'émigration est indissociable de l'histoire de la ganterie limousine car elle à accompagnée sa prospérité entre 1850 et 1914. Elle révèle le caractère paradoxal des gantiers de Saint Junien ancrès dans la tradition, la famille, le métier, mais capables aussi d'innovations, d'audaces et d'ambition.

Franck Bernard


Mes Familles  REIX  et MAZAUD  ont installés leurs commerces de ganterie  à Angers, Roubaix , Le Havre et Paris.







Jacques Reix devant son magasin à Roubaix
et sa carte de visite






sources : extrait de  article de Franck Bernard paru dans le journal "d'onte ses" de Saint Junien.
documents personnels - AD de Gironde










vendredi, janvier 13

NOEL EN FAMILLE épilogue


A la suite de mes 3 articles " Noël en Famille" plusieurs lecteurs ont cru que j'étais allé en Béarn,  en Limousin et dans la Nièvre pour fêter Noël, mais ce n'était que pure fiction !!!

J'étais bien en famille, mais en région parisienne....

Chris m'a écrit le message suivant :

"Coucou Martine, tu étais donc sur nos terres bourguignonnes ...(et non!!) tu as photographiée la maison de mon grand père , mais petite rectification, ce n'est pas rue de Paris  (comme indiqué sur les cartes postales) .
Cette rue s'est appelée successivement : rue Sainte Catherine, rue Onésime Lafille puis des Vignerons.

Tu aurais du passer le porche et voir la belle tour qui est à l'arrière car cette maison est l'une des plus anciennes voire la plus ancienne de Neuvy (Maison de la cour de Judée (XIIIè-XVIème siècle 15 rue des Vignerons)
C'est à l'origine, une auberge dite "de la mer rouge". Les marchands ambulants s'y rassemblèrent Juifs, Arabes, Espagnols furent alors placés dans les différents coins de la cour."



"Quand j'étais enfant, j'adorais emprunter l'escalier de la tour et me retrouver au 2ème étage devant une grosse porte en bois avec une énorme clé, une tour de princesse, quoi !!!"
Chris.











vendredi, janvier 6

BILAN DE L'ANNEE

Ce fut une "petite" année généalogique...

bien entendu, il y eut des trouvailles : 
nouvelles branches 
nouveaux cousinages
de belles photos anciennes
des collaborations,  des contacts très intéressants
et enfin, l'écriture de l'opus 4 "les familles Régnier et Réglé"

ma grand mère paternelle  et ses 3 soeurs


je vous ai fait partager toutes ces découvertes grâce à mes articles bi-mensuels.

Mes projets 2017 :
Année d'une nouvelle cousinade des familles REIX- MAZAUD et Compagnie...qui se déroulera fin Octobre à Paris Montmartre.

Cousinade 2014 à St Junien 87


Un autre projet devrait se réaliser:
Partir me promener en Gironde sur les traces de la famille
maternelle de mes deux arrières grand-mère : Marguerite et Marie Louise RAYMOND ,  de  Bordeaux à Coutras avec des recherches dans  les mairies et les cimetières.


Marguerite Sosa 15g4


Marie Louise Sosa 13g4



et bien sur,  les recherches restées en suspend  : les marins, l'école des beaux arts de Bordeaux etc...

la lecture de la presse ancienne et de Gallica pour le plaisir.

Je souhaite à tous mes lecteurs du monde entier  une bonne et heureuse année.
Martine