Actuellement, les médias nous proposent les bienfaits d'une cure thermale pour notre santé.
J'ai trouvé dans Gallica toute une documentation sur le village d'Eaux Bonnes situé dans la vallée d'Ossau dans les Pyrénées Atlantiques.
Armoirie |
Les Docteurs Prosper de Pietra Santa en 1862 et Edouard Vastel en 1838 ont écrit l'histoire de la source et un guide pour les curistes.
En voici quelques extraits :
Tous d'abord, la légende .
"La légende raconte qu'une vache paissait dans ces montagnes ; affectée d'un ulcère hideux, elle s'était promptement débarrassée de son mal en venant se baigner dans une eau qui sourdait à l'entrée de la gorge de Lacoume
Témoin de cette guérison , le gardien du troupeau avait suivi l'animal dans ses périgrinations journalières et en constatant la chaleur de la mare médiatrice , il avait d'un même coup découvert la source précieuse"
L'histoire :
Les Romains connaissaient déjà cette source puisque dans le village de Bielle ont a découvert de belles mosaïques qui devaient décorer un grand édifice
En 1356, les chartres de la régions font mention d'Eaux Bonnes à l'occasion du séjour de la Princesse Talèze de la famille des vicomtes du Béarn . Gaston Phébus en fait son rendez-vous de chasse quand il poursuit l'izard, le chamois des Pyrénnées.
Au seizième siècle, après les batailles entre Charles Quint et François 1er, les navarais sont envoyés à "Aiguos Buonos" pour soigner leur blessures.
Le Roi s'y transporte avec une suite de nombreux chevaliers.
On appelle " eau des arquebusades" celle qui venait de guérir les blessures produites par l'arquebuse.
Il n'est pas prouvé que Marguerite d'Anjou, que la galanterie avait proclamée la quatrième Grâce et la dixième Muse se soit baignée aux Eaux Bonnes ; par contre, la soeur de François1er , Marguerite de Valois, la Marguerite des Marguerites, la gracieuse princesse qui résumait en elle la gaie science et la science de la vie joyeuse, s'y rendait souvent pendant ses divers séjours aux Eaux Bonnes.
Affiche des chemins de fer |
Le 20 Juillet 1774, une ordonnance de l'intendant de Navarre établi aux Eaux Bonnes un régime administratif et un service médical régulier. Le fermage rapporte alors trois livres tournois.
Il est vrai que les baignoires étaient représentées par d'affreuses bicoques en bois de sapin.
Une ère nouvelle de richesse et de haute renommée s'élève avec le 19ème siècle et les gouvernements révolutionnaires eux-mêmes ne perdent pas de vue les établissements thermaux.
En l'An III , le gouvernement se décide à prendre en main l'administration des sources d'Ossau.
en 1820, dans "Les Tableaux des Pyrénées Française, l'auteur écrit : les maisons sont propres, élégantes, les promenades bien tracées".
La nomination du Docteur Prosper Darrade comme médecin inspecteur fut le signal de progrès nouveaux et d'une prospérité sans exemple.
Une quinzaine d'hôtels à trois ou quatre étages s'élèvent comme par enchantement et dès 1856 on peut compter pendant la saison de cinq à six mille baigneurs dépensant sur place 800.000 francs à un million d'argent.
Depuis lors, les lettres et les sciences, les arts et l'industrie, le commerce et la politique, l'église et la magistrature deviennent tributaires des thermes bienfaisants de la vallée d'Ossau et les cinq parties du monde envoient leur contingent à ce rendez-vous d'élite.
Parmi les visiteurs illustres ont peut citer le prince de Prusse, le duc de Montensier, le duc et la duchesse de Nemours, l'infant don Enrique.
Il n'est pas besoin de rappeler les différents séjours de S.M.l'Impératrice Eugenie, car nous retrouvons à chaque pas les traces de sa bienveillante sollicitude : nouvelle promenade, l'asile Sainte Eugénie, embellissement de la promenade horizontale, ouverture d'une promenade le long du Valentin pour rendre accessible sa belle cascade, création d'un promenoir couvert, construction d'un casino, agrandissement de l'église, chalet de la source froide...
Nous ne pouvons qu'applaudir à cette noble pensée de faire des Eaux Bonnes "l'un des séjours les plus agréables et les plus utiles des Pyrénées".
Eugénie de Montijo |
Il faut arriver à Pau le matin pour voyager en Poste jusqu'à Eaux Bonnes.
La route est longue, elle monte pendant la moitié de son étendue. On s'arrête deux heures à Louvie, afin que les chevaux puissent se reposer et les voyageurs se restaurer.
La Poste remonte la vallée en direction du sud jusqu'à Laruns et courant vers l'est en traversant sur un pont de marbre , elle monte sur le flanc tortueux de la montagne jusqu'au lieu où les eaux modestes de la Sourde viennent se perdre dans les eaux bruyantes du Valentin.
Là, dans une espèce d'impasse allongée, formée par de haute montagnes se trouve le village d'Eaux Bonnes.
Il se compose d'une douzaine d'hôtels garnis, l'établissent thermal, la chapelle.
C'est à l'exposition du midi que l'on remarque les plus jolies habitations, un jardin anglais, frais ombreux et bien dessiné.
Ainsi clos et environné de montagnes élevées, Eaux Bonnes se trouve à l'abri de tous les vents et offre une sécurité parfaite du côté des intempéries.
Rendues célèbres par Bordeu et fréquentées longtemps avant lui, les Eaux Bonnes jouissent depuis quelques années d'une telle vogue, que, le nombre des hôtels a été jusqu'à présent borné pour celui des malades et des promeneurs qui y abondent de tous les points de la France et de l'étranger.
Les hôtels offrent en même temps aux voyageurs le logement et la table d'hôtes, les autres se bornent à louer des chambres et des appartements.
Parmi les premiers on doit placer d'abord l'hôtel de France tenu par Mr Taverne, qui trouve dans le choix des étrangers se pressant dans son établissement, la récompense des peines qu'il s'est données pour le rendre digne de la préférence dont il est l'objet.
Non seulement ses appartements sont beaux, mais sa table très bien servie réunit l'aristocratie des malades et des promeneurs dont l'appétit, aiguisé par l'air vif des montagnes, joint pour quatre francs par jour de l'abondance et de la délicatesse réunies.
l'Hôtel du Petit Paris, celui de l'Europe, moins considérables dans leur service, ne laissent cependant rien à désirer à leurs nombreux convives.
Enfin, et comme il faut que tout le monde vive, l'auberge LOUMIET est là, qui ne dédaigne personne, et s'ouvre même pour les plus petites fortunes. (Il faut bien que mes ancêtres soient présents!!)
Tous ces restaurateurs servent chez eux, mais portent encore à manger dans les autres hôtels garnis et cela pour des prix plus modérés qu'on ne le rencontre dans la plupart des villes.
Les Commerces.
Chaque matin, dès le point du jour, on voit arriver les boulangères de Laruns qui apportent d'excellents pains et quelques bouchers dont la viande est loin de mériter le même éloge...
De tous les villages voisins, montent les jeunes filles qui, les pieds nus et la corbeille sur la tête viennent chargées de vases de lait, de petits poulets et de maigres canards.
Des jeunes pâtres offrent dans de petits seaux en bois d'une seule pièce, de minces chevilles de beurre blanc qui nage dans l'eau fraîche, ou d'appétissants paniers de fraises de montagne, rouges , parfumées et d'un goût exquis.
Vous trouverez également les belles et savoureuses truites que fournissent les lacs d'Artouste et de Dormietat, enfin les gros fromages arrondis, offerts par les chevriers, vous aurez une idée exacte des ressources culinaires de chaque jour.
marchande |
Près des ces marchands comestibles se remarquent les étalages de deux ou trois boutiques en plein vent, abritées par une simple toile et présentant aux acheteurs le luxe des bazars à cinq ou six sous la pièce.
Vous y distinguerez les ingénieuses horloges en bois dont les bergers se servent dans les montagnes et les cannes en buis, sorte de béquilles terminées par une forte pointe de fer, dont vos promenades dans les chemins escarpés rendent presque indispensable la facile acquisition.
Déjà, Eaux Bonnes possède une excellent pharmacie tenue par Mr Cazaux, enfin cordonniers, tailleurs, barbiers y exercent leur industrie durant la belle saison et pour terminer par un éloge, qu'il faut partager entre les blanchisseuses et l'eau du gave et le repassage parfait du linge, qui l'on ne rencontre semblable dans aucune autre localité.
L'autorité a pris aux Eaux Bonnes une couleur tout à fait locale.
C'est un jeune homme, doux et honnête, revêtu du costume des bergers, qui remplit les fonctions de commissaire de police. C'est lui qui reçoit les passeports des voyageurs, et qui serait probablement chargé de rétablir l'ordre s'il était possible qu'il fût interverti dans ce paisible hameau."
le casino et la butte au trésor |
eaux bonnes |
Hôtel de France |
Grand Hôtel |
le Casino |
le Casino |
établissement thermal |
établissement thermal |
en 1909 |
dans le jardin |
action de 1922 |
sources: Gallica, wikipedia.