vendredi, juin 4

#Geneathème : Histoires d'argent ou papiers de famille (suite)

 


J'ai l'occasion de parler d'une histoire d'argent puisque j'ai récemment lu et déchiffré (les notaires du début du 20ème siècle écrivent presque aussi mal que les notaires du XVIIIème !!) l'inventaire après décès de Mme Laroche  du 22 Janvier 1926, par Maître Maciet notaire à Paris.


Comme je vous l'ai raconté dans mon article précédent, après le décès de son épouse Alphonse Laroche organise un Conseil de Famille puis décide de vendre son commerce.

Auparavant Alphonse Laroche avait géré un hôtel dans le quartier des Halles , puis une grande brasserie  "le bar de l'étoile" Avenue de la Grande Armée, une autre brasserie "Au Rendez-vous du Tramway" Place du Delta et enfin le Café "Les Oiseaux" Place d'Anvers.


   
               Inauguration de la basserie "au rendez-vous du tramway"


Le commerce se situe 12 Place d'Anvers Paris 9ème associé à un appartement au 1er étage de l'immeuble 21 Bd Rochechouart.


Le notaire assisté d'un commissaire priseur débutent l'inventaire de l'appartement de trois chambres et d'une cuisine. Le mobilier en bois d'acajou se compose d'un  buffet, table,  guéridon , armoires, et cartonnier. Deux lits dont en fer et un autre en bois avec une armoire à glace. Les meubles de cuisine sont en bois blanc. Puis vient le tour de la garde robe de Monsieur et de Madame et enfin les bijoux qui se composent que d'une montre d'Alphonse et de l'alliance de Marcelline.

Le tout est estimé a 1945 Frs.


Pour l'inventaire de la brasserie, le notaire s'adjoint de deux experts : Jean Pierre Larochette, négociant en vins et Emile Petit, distillateur.

"Le commissaire priseur sur l'avis des experts approuvés à l'expertise et à l'estimation dudit fond de commerce, ainsi qu'il suit".

Matériel

Dans le bar : Grand comptoir circulaire acajou, étain et marbre. Deux tablettes, armoire, étagères, appareils à café percolateur et bouilleur. Portes, cloisons, mobilier, plafonniers, installations électriques. Cinq chaises en bois recourbé, tablettes en chêne.

Terrasse :

vingt guéridons fonte et cuivre,  quarante huit chaises en rotin, huit banquettes.

Salle du fond :

Huit grandes tables de chêne et banquettes de molesquine, quinze chaises de chêne et pieds en fonte. Radiateur à gaz. Plafonniers et glace de vêtements.

Trois Jeux de dames, trois jeux de paquet.

Lot de verres, tasses et coupes de porcelaine. Un  lot de verrerie, cafetière, petites cuillères.

Le tout estimé à 4885 Frs.


Marchandises.

Trois litres d'eau de vie, Deux bouteilles de fine Champagne, trois litres de marc, trois litres d'eau de vie de cidre à 25°, deux litres de marc de Bourgogne de 50°, quatre litres de rhum à 25°, deux litres de rhum à 54°, un litre de kirsch à 25°, trois litres de Pernod, deux litres Amourette, trois litres de Byrrh, trois litres de Dubonnet, deux litres de Raphaël, deux litres de Mère Picon, deux litres de Claquemire, deux litres de Suze, deux litres d'arquebuse, cinq litres de Xérès, cinq litres de Madère, deux litres de Malaga, cinq porto maison, un litre de quetsche, un litre de mirabelle.

Trois litres d'anis, deux litres de menthe, deux litres de curaçao, un litre de punch, un  litre de grog, deux litres de Turin, un litre Export, trois litres de citron, deux litres de grenadine. Un bocal de cerises.



Cinquante bouteilles de vin rouge, cinquante bouteilles de vin blanc, trente cinq bouteilles de Bordeaux rouge, cinquante bouteilles de Bordeaux blanc, quatre bouteilles de Champagne Mercier, deux bouteilles de champagne Moët et Chandon, treize litres de 75cl de vin de vidange (vin entamé)

Cent dix verres vides.

Le tout estimé à 1974,40 Frs.



Le fond de commerce de limonadier exploité dans son entier est estimé à 120.000 francs.

Monsieur Laroche fait observer qu'en raison de la nature du fond de commerce qu'il dirigeait avec son épouse et des dettes et charges de la communauté, de prévoir le plus rapidement possible la vente de ce commerce.

L'Ordonnance du Tribunal civil de première instance de la Seine, autorise la vente du commerce pour la somme de 120.000 Francs pour le fond de commerce, c'est à dire ; la clientèle, l'achalandage et le droit au bail et à la gestion provisoire jusqu'à la vente.



Le document notarial est complété par l'analyse des papiers :

le livret de famille, le testament de Mme Laroche. 

Alphonse Laroche déclare sur les apports communs :

Au jour du mariage, il ne possédait  aucun immeuble ou biens immobiliers.

Durant le mariage, il n'a recueilli aucun legs ni bénéficié d'aucun don.

Au cours du mariage il n'a acquit aucun immeuble ou droit immobilier.

(Il semblerait qu'à ce sujet, il y ait  "oubli ou omission" de la part de Alphonse Laroche,  cela fera l'objet du prochain article ).

Le document se poursuit avec l'acte de vente du 22 Mai 1920 à Paris de Mr Allaert-lechat et Mme Louise Muller son épouse  à Mr Alphonse Laroche un fond de commerce de bar liquoriste implanté 21 Bd Rochechouart.

Cette vente a été faite moyennant un prix principal de 90.000 Frs. Les marchandises et mobilier ont été réglés sous forme de billets à ordre à encaisser à aux  dates prévues entre le vendeur et l'acquéreur.

Cinquième pièce .

Il s'agit du contrat d'assurance souscrit auprès de la Sté Le Phénix pour garantir le mobilier pour une valeur de 20.000 Frs pour l'argenterie et les bijoux. (voilà les bijoux !!)

Sixième pièce : le notaire indique le montant des charges en cours : taxes municipales, patente, impôts, loyer pour la somme de 8413 Frs.

Déclarations Générales :

Actifs : 127.359 Frs

Passif : aucune somme indiquée .

Passif de la Communauté : frais de soins et frais funéraires de Mme Laroche : 29.000Frs.

Clôture : "Ce fait ne trouvant plus rien à dire, comprendre ni déclarer au présent inventaire demeuré clos et arrêté."

Le 11 Mai 1928.

 




A suivre ...


sources : wikipédia, documents personnels.












vendredi, mai 28

Papiers de famille

J'ai eu le plaisir d'être invitée chez ma cousine  par alliance Martine Laroche, petite fille de Alphonse Laroche, propriétaire de brasseries parisiennes et "Auvergnat de Paris".



                                    Alphonse, Marceline et leur fils Roger

Martine m'a remis plusieurs documents de famille:

Un acte de vente du 19 Décembre 1919

un conseil de famille daté du 12 Janvier 1926.

Un inventaire après décès du 22 Janvier 1926.


Pour cet article, je me suis intéressé au Conseil de famille.

Marceline décède de maladie à l'âge 43 ans, le 12 Novembre 1925 à Vichy où elle faisait sa cure thermale.

Après 21 ans de mariage et de collaboration au côté de son mari et malheureusement la perte de son premier fils à l'âge de 8 ans.

Alphonse Laroche se retrouve seul avec son second fils Charles qui a 17 ans.

Pour le règlement de la succession, un Conseil de famille a lieu le 12 Janvier 1926 organisé par le Juge de Paix de la Mairie du 9ème arrondissement de Paris, Maître Emile Eugène Galion assisté de son greffier Maître Marcel Auguste Gibert.

Sont présents à ce conseil :

Du côte de la branche paternelle :

Antoine Dailly, marchand de vins , 11 Place de la Mairie à Brunoy - oncle par alliance.

Marie Jean Joseph Palangie, liquoriste , rue de l'ancienne mairie à Clichy - oncle par alliance.

Jean Justin Charrier, liquoriste, rue Campo Fornio Paris 12ème - oncle par alliance.

Du côté de la branche maternelle :

Oswald Louis Bigot propriétaire à Neuvy sur Loire  - oncle par alliance

Robert Eugène Tavernier mécanicien, 21 Bd Rochechouart Paris 9ème, cousin par alliance.

Henri Quenet typographe, 3 rue Servan Paris 11ème,  oncle.

Oswald Louis Bigot est nommé à l'unanimité  tuteur de l'enfant Charles Laroche.



La lecture de ce conseil de famille me permet de compléter mon arbre et de faire quelques remarques.

Les hommes (pas de femmes) convoqués sont, soit  des oncles par alliance, donc des beaux frères de Alphonse Laroche ou de Marceline Régnier, un cousin par alliance et un oncle.

je reviens à la branche paternelle.

Antoine Dailly natif de Saône et Loire épouse Maria Laroche le  4 Février 1904 à Paris 13ème . Il est tonnelier puis marchand de vins, Maria est cuisinière.

Marie Jean Joseph Palangie, natif de Rodez -Aveyron est coiffeur, puis deviendra liquoriste, se marie le 27 Décembre 1894 à Paris 15ème avec Marie Laroche, également cuisinière.

Jean Justin Charrier né à Lormes Nièvre, épouse Marguerite Laroche le 4 Février 1905 Paris 5ème. Jean est tanneur puis liquoriste comme son beau frère. Marguerite est employée de magasin.


Un petit arrêt sur le métier de liquoriste : "celui qui fait et vend des liqueurs"



Oswald Louis Bigot , sommelier, limonadier, né à Méréville Essonne, est l'époux de la soeur de Marceline, Constance Régnier.

Robert Eugène Tavernier né à Rouen se marie le 26 Février 1920 à Paris 9ème avec Alice Louise Réglé, petite cousine de Marceline, native de Neuvy sur Loire Nièvre,(village des familles Régnier et Réglé) . Le couple vit dans même immeuble de  la famille Laroche, 21 boulevard Rochechouart.

Enfin, Henri Quenet, typographe, second époux de Angèle Régnier qui n'est pas un oncle puisqu'il n'a aucune relation familiale avec les familles Régnier et Laroche.

Pourtant, il existe bien des frères en ligne directe :

Gustave Laroche né le 13 Mai 1883 à St Dier d'Auvergne (puy de dôme) Il vit dans le village de Culhat.

et

Philibert Régnier, imprimeur , frère aîné de Marceline, né le 28 Février 1874 à Neuvy sur Loire. En 1926 il habite 77 rue de Patay Paris 13ème.

A suivre....


sources : wikipedia, AD de Paris, document personnel.














jeudi, mai 13

#Geneathème : Histoires de remariages

 



Dans mon arbre je trouve de nombreux remariages. Les causes de décès sont connues pour les femmes : généralement après les couches ou d'épuisement à la suite de nombreuses naissances.

Pour les hommes, leur décès peut être causé par un travail exténuant associé à une mauvaise hygiène de vie.


Voici trois exemples :

Famille Loumiet

Jacques Loumiet se marie avec Marie Broussard le 17 Juillet 1759 à Langoiran(Gironde) Marie est veuve de Guillaume Dufaux avec qui elle a eut  un enfant.

Le couple a deux enfants : 

Jean qui épouse Anne Mainvielle le 23 Juillet 1788 - 3 enfants.

Jeanne qui épouse François Dosque le 21 Septembre 1784.

le couple aura 8 enfants mais seulement 3 resteront en vie.

Jean et Jeanne  décèdent tous les deux à l'âge de 35 ans.

Le beau frère François Dosque et la belle soeur Anne Mainvielle se remarient le 5 Décembre 1797,  5 mois après le décès de Jeanne Loumiet.

Ils auront à nouveau un fils Pierre le 3 Janvier 1799.



Famille Valette

Jean Valette est aubergiste dans le village de Arzenc de Randon en Lozère.

le 13 Mai 1782 il épouse Marie André native de St Sauveur de Génestoux. Ils auront 8 enfants tous en bonne santé...

Marie décède le 29 Avril 1799 à 45 ans.

le remariage a lieu le 10 Octobre 1802 avec Elisabeth Paulhau qui a 26 ans alors de Jean Valette vient de fêter ses 56 ans, ce qui ne lui empêchera pas de lui faire à nouveau 8 enfants, tous en bonne santé ...

Jean Valette décèdera à l'âge canonique de 96 ans entouré de ses 16 enfants.  


acte de mariage de Jean Valette et Elisabeth Paulhan du 10.10.1802 St Sauveur de Génestoux- AD Lozère



Famille REIX


Jacques Reix est contremaître gantier à Saint Junien -Haute Vienne.

A 22 ans il épouse sa cousine Anne Mazaud, le 23 Juin 1844.

Ils auront deux enfants. Mais Anne décède le 3 Septembre 1849 à l'âge de 27 ans .

Jacques ne va pas chercher bien loin sa seconde épouse puisqu'il se marie le 15 Février 1852 avec la soeur Jeanne Mazaud qui a 25 ans et également sa cousine ...

Mais pour ce cas de mariage ils ont du obtenir la dispense du Président de la République qui à cette époque était Louis Napoléon Bonaparte.



  Acte de mariage de Jacques Reix et Jeanne Mazaud du 15.02.1852 -AD Haute Vienne

et pour terminer voici les trois mariages et trois enterrements de Marie Angèle Reix.




    une photo de mariage de Marie Angèle Reix avec quel époux ?
















vendredi, mai 7

Les Sokols de passage à Périgueux

Le journal  "La France de Bordeaux et du Sud Ouest" du Mercredi 30 Juin 1895 m'informe que les Sokols sont de passage à Périgueux.







Qui sont les Sokols ?
Voici leur histoire racontée par Wikipédia






Les Sokols ont donc fait une tournée française en passant par Paris, Bordeaux et Périgueux pour présenter une démonstration de gymnastique.

Qui est Mr Loumiet greffier, amateur photographe qui a présenté une exposition de photos relatant le séjour des Sokols  à Périgueux ?

Il s'agit de Giles Loumiet né le 8 Novembre 1852 à Bordeaux.
Greffier de justice au Tribunal de Bordeaux puis de Périgueux en 1889. (cousin de mon arrière-grand-père)

En 1900 l'Automobile Club Bordelais lui attribuera une médaille de bronze pour la qualité de ses photos . 




                                                           signature de Giles Loumiet






sources : wikipedia, presse ancienne.






vendredi, avril 16

Un ancêtre par hasard

Voici un nouvel  article au sujet de ma famille Béarnaise.

Lors de mes lectures des journaux régionaux, j'ai retrouvé régulièrement des articles au sujet de PIERRE LOUMIET ce qui m'a permis de reconstituer sa vie que voilà :


Jacques de Loumiet, chevrier est mon ancêtre maternel.

Sa naissance a eu lieu à Laruns le 30 Mai 1819.

Ses parents  Jean Loumiet et Jeanne Coudurat  originaires du village de Osse en Aspe, viennent s'installer à Laruns en 1812. Pierre est le cinquième d'une fratrie de sept enfants dont trois garçons, Jean et Bernard seront cuisiniers et Jean Baptiste qui est déclaré "rentier" devient le Maire de Laruns.



                                       acte de naissance avec la signature de Jean Baptiste Loumiet (AD 63)

Pierre fait ses études pour devenir instituteur à l'école primaire de Laruns.

Il épouse le 10 Mars 1843 Anne Gil dit Vigneau d'Urdos où ses parents sont aubergistes. Le couple aura huit enfants, mais seulement les deux aînées resteront en vie. Les six autres enfants décèderont avant l'âge de deux ans.


                                            l'Observateur des Pyrénées - 15.04.1848


Les Béarnais sont bien entendu des montagnards et Pierre en fait partie.





Pierre est républicain et a des idées politiques bien arrêtées ce qui lui cause un grave problème car il est révoqué de l'éducation nationale en 1851.

                                     L'indépendant des Basses Pyrénées 1882

bien pertinent cet article ....


Sur les actes de naissances de ses enfants en 1853 est il indiqué qu'il est propriétaire ou boucher en 1857.

Peut être pour subvenir aux besoins de sa famille, le couple vend des propriétés (terrains, maison)




et il reprend ses  études pour devenir géomètre en 1874.



Il prend l'affermage d'une carrière d'ardoises.




En1884 il obtient une distinction pour avoir trouvé une pierre "spath fluor" et devient gestionnaire de cette mine.




Pierre, ses frères et sa fille Jeanne  sont également propriétaires de l'hôtel Belle Vue situé dans le hameau de Gabas.




L'hôtel et une maison seront vendus aux enchères le 27 Septembre 1887.

https://chronique-familiale.blogspot.com/2020/09/la-famille-loumiet.html

Son épouse décède le 13 Septembre 1880 et Pierre la rejoindra le 12 Janvier 1892 à l'âge de 72 ans.


                                         signature de Pierre Loumiet

                                                                        carte IGN


sources : AD 63. journaux : l'indépendant des Basses Pyrénées,  Journal d'Eaux Bonnes, le Glaneur d'Oloron, Gallica, Wikipedia.


ps. Voici l'article qui annonce la saisie de l'hôtel qui appartient à Jeanne Loumiet, fille de Pierre du 20 Octobre 1892. (journal le Glaneur d'Oloron)







Le fichier Bossu m'informe qu'un Loumiet de Laruns est Franc maçon .. (Peut être Pierre ou Jean Baptiste)