dimanche, juin 17

L'enquête du Curé de la paroisse de Haux

En feuilletant les actes paroissiaux du village de Haux -Gironde, car je suis toujours à la recherche du mariage de Pierre Eyrault et Isabeau Loumiet, j'ai découvert un document communal tout à fait original.


carte de Cassini






Il s'agit de l'enquête du degré de parenté,  de l'âge précis et de la fortune des suppliants, effectuée par le  curé Gréau de la paroisse de Haux concernant une dispense de mariage pour les  cousins Jean LANOUHE et Marie BRICHEAU.






"L'an mil huit cent quatre vingt onze, le cinquième jour de 
Janvier dans la paroisse et maison presbytérienne dudit lieu,Martin Dijaux, archiprêtre d'Entre deux Mers au présent diocèse de Bordeaux , pardevant nous curé de la paroisse a comparu JEAN LANOUHE, tonnelier, habitant la paroisse d'Haux, lequel nous a exposé que sur la requête par lui présentée à Monseigneur l'illustrissime et révérentissime Archevêque de Bordeaux, primat d'Aquitaine xc,  teindenté aux fins d'obtenir dispense du degré de parenté qui se trouverait entre ledit LANOUHE et MARIE BRICHEAU, nous aurions été commis par moi dit Seigneur l'Archevêque pour faire l'enquête du degré de parenté, de l'âge précis et de la fortune des suppliants ainsi que la raison de leur futur mariage , de tout dressé état et procès verbal pour sur icelui être ordonné ce qu'il appartiendra : sur quoi, vu ladite requête, ensemble ladite ordonnance en date du 27 Janvier dernier de la présente année, signée Thierry, vicaire général et plus bas signé par Monseigneur Caillol , secrétaire.
Nous avons accepté ladite commission avec soumission et respect et avons procédé pour faire ladite enquête en la forme qui suit :
FRANCOIS LANOUHE habitant dite paroisse d'Haux âgé de cinquante ans environ, témoin à ce requis,après avoir fait serment et promis de dire la vérité sur le contenu de ladite requête dont lecture lui a été faite , comme aussi ladite ordonnance, a dit que JEAN LANOUHE , tonnelier, fils légitime de GUILLAUME  LANOUHE, aussi tonnelier et de JEANNE MOULUN, et MARIE BRICHEAU fille légitime de PIERRE BRICHEAU et de TOINETTE BONNENFANT habitants tous dans cette paroisse, sont parents au troisième degré suivant l'arbre de généalogie que nous avons dressé ci-après.
Sur le rapport dudit témoin quand à leur état de fortune, nous a dit qu'ils vivaient de leur travail et industrie seulement, leurs parents respectifs n'ayant qu'un très petit morceau de bienfonds et étant chargés d'une très nombreuse famille qu'il sait d'ailleurs que les parties avaient une très grande inclination l'un pour l'autre et que depuis bien des années la vive affection qui leur fait désirer, aujourd'hui de contracter ensemble fut toujours soutenu.
Qui est tout ce qu'il a dit savoir des faits contenu dans ladite requête. Lecture à lui faite de la déposition , a dit qu'elle contient vérité et a déclaré ne savoir signé , de ce interpellé."






"Nous, curé de la paroisse d'Haux sur .... que nous aurons faite d'insérer dans l'enquête cy-jointe, l'âge précis des parties, nous serions fait présenter de nouveau lesdits témoins, FRANCOIS et PIERRE LANOUHE qui nous ont dit et assuré savoir, FRANCOIS LANOUHE , que ledit JEAN LAHOUHE requérant , fils légitime de GUILLAUME LANOUHE et de JEANNE MOULUN , habitants de cette paroisse, était âgé vingt quatre ans comme il paraît d'ailleurs par les extraits de baptème que avons vérifié et que MARIE BRICHEAU, fille légitime de PIERRE BRICHEAU et de TROINETTE BONNENFANT aussi habitants de cette paroisse était âgée de trente ans comme il a aussi paru par son extrait de baptême. 
Qu'il sait d'ailleurs que la très longue fréquentation des parties nuirait infiniment à Marie Brucheau soit accusée de son âge, soit parce qu'elle court le risque de ne pas s'établir si elle...l'occasion de le faire avec ledit Jean Lanouhe qui tout  ce qu'il a dit savoir."
Lecture fait à lui faite de sa déposition.
signé : GREAU, curé d'Haux, commissaire.





"Et à l'instant a comparu PIERRE LANOUHE, menuisier, habitant en la présente paroisse âgé de cinquante cinq ans témoin à ce requis, lequel après avoir fait serment et promis de dire la vérité sur le contenu de ladite requête, dont lecture lui a été faite, comme aussi ladite ordonnance a dit que ledit JEAN LANOUYE ,tonnelier , fils légitime de GUILLAUME LANOUHE et de JEANNE MOULUN et MARIE BRICHEAU, fille légitime de PIERRE BRICHEAU et de TOINETTE BONNENFANT tous habitants de la  présente paroisse fait parenté au troisième degré suivant l'arbre généalogique que nous avons dressé cy-après sur le rapport dudit témoin.
Quant à leur état de fortune, nous a dit que ledit JEAN LANOUHE et MARIE MICHEAU n'avaient rien ou presque rien en bien fonds et qu'ils étaient chargés d'une très grande famille qui les faisaient vivre dans la plus grande gêne, qu'en outre ledit JEAN LANOUHE et MARIE BRICHEAU avaient une forte inclination l'un pour l'autre et vivent dans la plus étroite union qui est tout ce qui à dit savoir du fait contenu dans ladite requête.
Lecture à lui, faite de la déposition a dit qu'elle contient vérité et a déclaré ne savoir signé de ce interpellé.
signé GREAU  curé d'Haux, commissaire.







L'acte de mariage n'est pas encore lisible en ligne sur les AD de Gironde !!!

























vendredi, juin 1

Un Saint-Juniau méconnu

LOUIS ANTOINE DUSSOUBZ
des bords de Vienne aux océans lointains.






Félix Rocice Dussoubz se marie à Saint Junien avec Marie Noémie Dupuy le 25 Mars 1856.
Avec ses économies et l'argent dont peut disposer sa grand-mère, il crée une fabrique de gants, rue des Mandarines, qui prospère suffisamment.
Leurs fils aînés , Edmond, Maximilien et Emmanuel apprennent le métier de gantier, Louis né le 17 Janvier 1866 choisit une toute autre voie.
Brillant élève, il choisit la carrière militaire. Choix un peu surprenant pour un habitué des eaux douces de la Vienne.
Il se présente au concours de l'Ecole Navale où il est admis en 1884. Nommé aspirant de deuxième classe en 1866, il doit embarquer sur le bâtiment-école à Brest. Il a juste vingt ans.

En 1889, il est nommé au grade d'enseigne de vaisseau.

Autorisé à contracter mariage par permission de Mr le Ministre de la Marine, il s'unit en Septembre 1896, à Saint Junien à Jeanne Barthélémy, 21 ans , native d'Aurillac et dont la soeur Marguerite, est déjà l'épouse de Maximilien Dussoubz, son frère.

Le mois suivant il est promu au grade de Lieutenant de vaisseau.

En résumé : voyages aux Antilles, campagne dans l'Atlantique sud (Afrique:guerre du Dahomey, Amériques) dans le levant, mers de Chine, à Djibouti, embarquement en Corse et et Crête
Il servira sur le croiseur "Troube" au levant, à bord de l'aviso "L'insconstant" en Extrème Orient.

Le couple s'établit à Rochefort mais les absences de Louis étant très fréquentes, Jeanne vient à Saint Junien chez sa soeur terminer sa grossesse. Elle accouche de Marie Louise en Juin 1897. Louis est présent car s'est lui que déclare la naissance de sa fille.






Il vient d'être nommé second sur le croiseur "Davout" en réserve à Rochefort.

Un deuxième enfant, Henri naît en 1900 toujours à Saint Junien. c'est encore Louis qui fait la déclaration de naissance.

En 1903 il reçoit le grade de la Légion d'Honneur.





Louis occupe alors l'emploi de sous-directeur des mouvements du port de Rochefort, puis il est nommé au commandement d'un torpilleur de défense mobile de Dunkerque.

En Novembre 1908, nommé au commandement de la canonnière cuirassée "Achéron". Il doit revenir à Saïgon où il passera de longs mois.

C'est en 1913 que le lieutenant de vaisseau Dussoubz est promu au grade de Capitaine de Frégate.
Pendant la Grande Guerre, il commande durant un an les batteries des côtes du Havre.





De 1920 à 1922, il exerce les fonctions de commissaire du gouvernement au conseil de guerre de Rochefort. Il est également membre de la Société de Géographie de Rochefort et il reçoit le grade d'Officier de la Légion d'Honneur en 1926.






Louis décède à Rochefort le 2 Octobre 1950 à l'âge de 84 ans et sera inhumé dans le caveau familial de Saint Junien.



la famille Dussoubz dans mon arbre  REIX (branche maternelle)

sources: Retronews - 
extrait de l'article de Jean Mazaud paru dans le journal "Le chercheur d'or" de Saint Junien (Haute Vienne)










samedi, mai 19

#GENEATHEME : UNE FAMILLE

Pour ce nouveau généathème dédié à l'histoire d'une famille, j'ai choisi la branche paternelle : NEGRE
qui pourrait se limiter à écrire : 
un village ; Chateauneuf de Randon (Lozère)
une profession : Maréchal Ferrant

En effet, Antoine Nègre (sosa 32g6) maréchal ferrant,  natif de Saint Léger de Peyre est venu se marier à Chateauneuf de randon le 2 Janvier 1798 avec Elisabeth Mazaudier.

Ils auront 9 enfants dont deux fils François né le 30.04.1803 et Pierre né le 16.07.1806 (sosa 16g5) tous deux maréchal ferrant

La monographie écrite en 1862, indique que le village comporte 659 habitants, tisserands, dentellières ou fileuses.







Pierre aura également 9 enfants avec Marguerite Malaval puis Elisabeth Roux.
leurs fils : Pierre, François et Jean Baptiste reprendront la même profession.



table des successions et des absences de 1871-1891.
décès de Pierre Nègre









C'est Jean Baptiste (sosa8g4) qui abandonnera cette profession pour être camionneur puis épicier à Chateauneuf de randon.
Il se marie  avec Marie Augustine Valette.
Leur fils Jean Baptiste (mon grand-père) naît le 28.07.1879. Il fait ses études au petit séminaire de Mende.
La fiche matricule (classe 1899) indique qu'il est journalier.

A l'âge de 24 ans, il se décide à prendre le train  pour se rendre à Paris.






Sa fiche matricule indique qu'il habite en 1903 : 27 rue Oudinot Paris 7ème puis en 1904 : 19 rue Domrémy Paris 13ème.
Il devient garçon de café dans l'hôtel restaurant de Mr LAROCHE , auvergnat de Clermont Ferrand, situé 37 rue Vauvilliers Paris 1er.





Jean Baptiste Nègre (au fond à gauche) avec sa famille vers 1910.




sources : AD Lozère - photo privée.




jeudi, avril 26

CENTENAIRE 14-18 "La Guerre des Crayons"

Histoire d'un fonds exceptionnel




La Société d'Histoire et d'Archéologie "Le Vieux Montmartre" depuis sa fondation en 1886 collabore étroitement avec les écoles élémentaires du 18ème arrondissement.

Au printemps 1914, dès le début du conflit, elle prit l'initiative par l'intermédiaire de Monsieur Hutpin, secrétaire de la société savante et instituteur, de lancer un nouveau concours pour les enfants des écoles de la rue Lepic et de la rue St Isaure.
Les jeunes élèves alors âgés de 6 à 13 ans vont produire plusieurs centaines de dessins et rédactions entre 1914 et 1918.




Entrés dans la collection du "Vieux Montmartre" après la guerre, 1300 dessins et 150 rédactions constituent une précieuse chronique de guerre, unique en son genre, tant par la quantité, la qualité et l'excellente conservation.
Les écoliers y expriment leur vie quotidienne, leurs sentiments, leur vision pendant les quatre années de ce terrible conflit.

100 ans plus tard, en 2018, un hommage est rendu à ces "petits soldats de l'arrière" à travers de nombreuses expositions.



sources : Collections de la Société Le Vieux Montmartre Musée de Montmartre.
http://www.levieuxmontmartre.com/
















samedi, avril 14

#GENEATHEMES - UNE CARTE POSTALE

Je n'ai pas trouvé beaucoup de cartes postales écrites  par les  membres de ma famille et toutes celles de ma famille proche ont disparues....maman n'était pas conservatrice .

l'une d'elles, qui m'a été remise par ma cousine Bernadette apporte quelques informations et bien entendu une question.






Date illisible envoyée de Saint Junien ou de Limoges.(Haute Vienne)
Adressée a Monsieur Loumiet Gilbert  rue de la Mairie à Cenon (Gironde)

Cette carte a été écrite par Alice Reix épouse Pillon, qui se trouvait donc en villégiature à Saint Junien.

Robert (Robert Pillon, époux d'Alice) a pris le train ce matin pour Paris.
Nous avons fait une belle promenade .
Je dois aller dîner chez Thérèse (qui est Thérèse ?) ce soir qui vient de me le faire dire car elle doit partir demain. Elle a du se décidé tout d'un coup.
Moi je prendrais probablement le train Samedi matin.
J'espère que vous êtes tous en bonne santé mais je voudrais bien avoir de vos nouvelles.
Bons baisers à tous.
Alice


Donc, Gilbert était en vacances chez ses grands parents  Alexis et Marie Louise Loumiet à Cenon rue de la Mairie devenue rue du Mal Joffre.
La famille Loumiet s'étant installée à Cenon en 1825, leur petit fils devait être âgé d'au moins 15 ans.


                       
                Marc Reix et Gilbert Loumiet vers 1925


Alice logeait chez Thérèse ...
impossible de trouver ce prénom dans la généalogie Reix, Mazaud et autres.
Est-ce une cousine qui a changé de prénom ? comme s'était l'habitude à cette époque ou m'aurait-elle échappée ?

  Alice et Robert Pillon


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Voici les dernières nouvelles des Loumiet parues dans la presse ancienne :

Les bons élèves !!



1936 l'art musical Bordeaux

89
La Petite Gironde 1896


Un amateur de voiture ....










sources: retronews - photos et carte postale personnelles.














































lundi, avril 2

LE CINEMA LOUMIET

Dans l'article précédent j'ai nommé GUILLAUME LOUMIET marié avec Jeanne TREPEAU.
Vers 1900 ,Ils se sont installés 19 rue Carnot  à Cenon comme débitants .
Le local comporte une boutique et une grande salle qui peut servir pour les réunions et les festivités.
Guillaume fut président de l'association du quartier et conseiller municipal.(voir article précédent)

Au décès de Guillaume, le 29.11.1913, son fils JEAN GEORGES devient l'usufruitier.
sa fille THERESE et son mari Alphonse Buissonnet deviennent  eux aussi buralistes à la même adresse.

La salle est transformée en cinéma. 
"Le Cinéma Loumiet"



ressemblait-il à ce bâtiment ?

dans le journal La Petite Gironde, j'ai pu lire la programmations des films des années 1922, 1923.

La Petite Gironde du 7.09.1923


La Petite Gironde du 23.12.1922


La Petite Gironde du 28.03.1923

La Petite Gironde 9.02.1923





la Petite Gironde 17.08.1923

la Petite Gironde 17.11.1923



La Petite Gironde 21.03.1928

Le 21 Mars 1928, le cinéma servait aussi de salle de réunion.



Histoire du cinéma muet : 
Le premier film des frères Lumière sont projetés sur grand écran à partir de 1895. 
Les films sont d'une durée de 60 secondes à 5 minutes.


sources : AD Girondes, archives de la Mairie de Cenon, Wikipédia, retronews.